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La plupart des succès de Jonathan Rea (Kawasaki Racing Team) ont été remportés sur un seul front. Confronté à un unique adversaire, il a pu se défaire de Tom Sykes, de Chaz Davies ou encore d’Álvaro Bautista. Après la première manche de l’année en Australie, Rea sera-t-il en mesure d’identifier un rival sur lequel se concentrer ? Avec trois vainqueurs différents et pas moins de quatre pilotes sur le podium, c’est peu probable.

 

Avec cinq constructeurs figurant parmi les cinq premiers sur la grille de départ et sept pilotes menant un tour durant le week-end, il faudrait faire preuve d’un grand courage pour choisir un seul d’entree eux. Au début de l’année, l’optimisme régnait autour de l’idée que cette année pourrait devenir une référence pour le Championnat, et rien de la première manche ne viendra démentir cette hypothèse. 

 

En amont de la saison, on comptait 12 pilotes qui se sentaient tous capables de remporter une course cette année. Il est évident que certains réussiront et d’autres échoueront, mais il y avait dans le paddock une confiance qui n’avait pas été aussi forte depuis des années. Ce week-end, le paddock du WorldSBK a été porté par la compétition ; les teams de chaque constructeur ayant des raisons de croire que cette année pourrait être la leur.

 

Les gros titres parleront des victoires de Toprak Razgatlioglu (Pata Yamaha Official WorldSBK Team) et d’Alex Lowes (Kawasaki Racing Team). Ce sont deux pilotes à battre. Ils ont chacun changé d’équipe, mettant ainsi la pression sur leurs épaules. Toprak avait refusé les avances de Kawasaki pour rejoindre Pata Yamaha et devenir pilote d’usine pour la première fois. Être pilote d’usine, c’est s’attendre à gagner. Samedi, il a souligné l’importance de rendre la confiance que Yamaha lui avait accordée en remportant des courses.

 

Pour Lowes, ce fut une histoire similaire. Malgré sa troisième place au classement l’an dernier, sa signature chez Kawasaki a été accueillie avec un certain scepticisme. Il a fait taire ces doutes lors de son premier week-end avec l’équipe en remportant la Course 2.

 

Il en a été de même pour Scott Redding (Aruba.it Racing - Ducati) qui a montré qu’il serait un prétendant tout au long de l’année. Le pilote Ducati a été le seul à figurer sur le podium lors des trois courses et il a fait preuve de maturité et d’intelligence sur la moto. Pour Michael van der Mark (Pata Yamaha Official WorldSBK), c’est un week-end qu’il a laissé filer entre ses mains. Souffrant de l’équilibre de sa machine en raison de problèmes de grip, le Néerlandais a tout de même réussi à terminer trois fois dans le top cinq.

 

Pour Rea, le défi est désormais clair ; vous vous battez sur plusieurs fronts en ce début de campagne. Nous savons que le quintuple champion du monde peut gagner par-devant ou par-derrière, mais il reste à voir ce qu’il fait lorsqu’il n’est pas en mesure de se concentrer sur un seul rival. Il n’y a guère de raison de penser que quelque chose va changer pour Rea en 2020, mais il sera intéressant d’observer ce qui se passera tout au long de l’année.

 

Dans le clan Yamaha, il sera opposé à Toprak et Michael van der Mark, qui ont eu l’air très forts en Australie. Loris Baz (Ten Kate Racing Yamaha) donnera également beaucoup de matière à réflexion. Chez Honda, la nouvelle Fireblade est un véritable bolide et une fois sa puissance maîtrisée — elle est agressive à haut régime —, Leon Haslam et Álvaro Bautista seront eux aussi très forts. Ducati sera également sur la liste des candidats toute la saison avec Scott Redding, tandis que Chaz Davies (Aruba.it Racing - Ducati) a désormais deux semaines de plus pour étudier sa performance en Australie. La BMW de Tom Sykes (BMW Motorrad WorldSBK Team) a été compétitive en Australie et si la gestion des pneus est assurée, il sera aussi très incisif.

 

Il reste un challenger sur cette liste : Alex Lowes (Kawasaki Racing Team). Le leader du Championnat va certainement passer des week-ends plus difficiles que celui en Australie, mais son approche calme et méthodique rappelle celle de Rea lors de certaines manches par le passé. Lowes sera battu par Rea, mais il triomphera également à nouveau. Pour Rea, le défi en dehors de Kawasaki est facilement repérable, mais la passe d’armes en interne sera intéressante si Lowes se rend à Jerez et se montre à la hauteur. 

 

Durant la Course 1, nous avons pu observer Rea courir sur le fil du rasoir une fois que la pression monte. Il a accompli du bon travail ces dernières années pour endiguer ce phénomène, mais parfois, la situation peut basculer.

 

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